Comment aimer l’année à venir

Depuis 1994, je démarrais chaque année en passant par un merveilleux processus développé par Jinny Ditzler qui s’appelle Your Best Year Yet. (Votre meilleure année jusque-là). Je jetais un regard sur mes accomplissements et échecs de l’année passée, cherchais des croyances qui m’auraient limité, décidais ce qui m’était le plus important et me fixais les objectifs pour l’année à venir. Et année après année, j’ai eu ma meilleure année jusque-là.

C’est pour ça que j’ai eu une telle surprise quand en 2010, mon ami Robert Holden m’a posé cette simple question lors d’un week-end atelier que nous tenions ensemble :

Imagine dans un an et tu as eu une année des plus agréables …

Qu’est-ce qui s’est passée ? Qu’as-tu fait ? Quelle différences y aura-t-il dans ta vie ?

Quelque part, le fait de changer mon regard de ma « meilleure » année jusque-là à mon année le plus agréable, a changé quelque chose de fondamental. Mon année le plus agréable serait remplie de choses que j’aurais arrêté de faire, pas de nouvelles choses que j’aurais entamées. Au lieu d’une nouvelle liste d’objectifs à poursuivre, je me suis retrouvé avec une liste de choses dont je devais lâcher prise. Alors, j’ai commencé à regarder les activités de ma vie sous un autre angle.

Je me suis créé un tableau ABCD :

  • Les « A », c’était toutes les choses que je voulais faire peu importe si elles étaient bien payées ou marchaient comme je l’escomptais.
  • Les « B », c’était toutes les choses que j’aimais faire et auxquelles je dirais « oui » sans hésiter si elles se présentaient à moi, mais dont je n’en avais aucun désir de « faire le forcing »
  • Les « C », c’était les choses que je ne faisais simplement parce qu’elles étaient rémunérées
  • Les « D », c’était des choses que je devais, à tout prix, arrêter de faire

Une fois que j’avais ma liste, je ne savais pas trop quoi en faire, mais j’avais le sentiment que j’avais aperçu quelque chose d’important, alors je l’ai laissé de côté une semaine ou deux, la sortant de temps à autre pour la lire, en attendant un moment d’inspiration. Et ce moment est bien arrivé …

Tout d’un coup, ça m’a traversé l’esprit que si je ne faisais que les choses de la liste « A », mais les faisais vraiment très, très bien, je pourrais gagner tout autant, sinon plus d’argent que je gagnais en m’épuisant à tenter de faire tout l’alphabet. Et à ce moment-là, un plan est apparu.

Mon directeur commercial est venu et nous avons reconçu l’entreprise, dégraissant les choses qui ne seraient plus nécessaires et nous avons mis les structures en place afin d’implémenter une vie de « A ». J’ai éliminé les « D », ai commencé à dire non aux « C », en laissant suffisamment de temps dans mon agenda afin de dire oui à des « B » qui pourraient se présenter et qui pourraient me plaire.

Et peut-être pas si surprenant que cela, chacune des 5 années passées, comme si cela avait était préconçu, j’ai eu mon année le plus agréable jusque-là. De loin. C’est pourquoi j’ai renoncé à une tranche sur la radio nationale qui m’aurait donné plus de visibilité mais aurait mangé tout mon temps libre. Et pourquoi j’ai pris deux années sabbatiques de Supercoach Academy, notre programme le plus réussi, afin de retrouver un espace où ce serait aussi notre programme le plus agréable.

C’est aussi pourquoi je n’arrête pas de trouver de nouveaux endroits supers où partager les principes derrière cette compréhension interne-externe et de nouveaux gens supers avec qui les partager. Ces cinq dernières années, j’ai enseigné sur 5 continents différents, ai écrit trois livres, et j’ai passé bien plus de mille nuits au chaud à la maison avec ma famille et nos animaux. J’adore mon travail – mais plus que ça, j’adore ma vie.

Alors que notre chien, Sgt. Pepper, a peu de chances de gagner une course plus longue que la distance entre le canapé et sa gamelle, j’ai toujours adoré cette histoire du Révérend Fred Craddock, qui était en visite dans sa famille quand il a entamé une conversation peu probable avec un vieux lévrier que sa nièce venait d’adopter …

J’ai dit au chien, « Tu cours toujours ? »

« Non, » m’a-t-il répondu

Alors, qu’est-ce qui s’est passé ? Tu es devenu trop vieux pour courir ? »

« Non, j’avais encore de la course en moi. »

« Alors, quoi donc ? Tu n’as pas gagné ? »

« J’ai gagné plus d’un million de dollars pour mon propriétaire. »

« Alors, qu’est-ce que c’était ? De la maltraitance ? »

« Ah, non, » a dit le chien. « Ils nous ont traité comme de la royauté quand nous courions. »

« Tu es devenu infirme ? »

« Non. »

« Alors, pourquoi ? » Ai-je insisté. « Pourquoi ? »

Le chien a répondu, « j’ai démissionné. »

« Tu as démissionné ? »

« Oui, » a-t-il dit. « J’ai démissionné. »

« Pourquoi tu as démissionné ? »

« J’ai démissionné car après tout ce temps à courir et à courir, j’ai découvert que le lapin que je pourchassais n’était même pas réel. »

La vraie joie dans la vie ne se trouve pas dans l’accomplissement, quoique l’accomplissement peut être très amusant bien sûr. Elle ne se trouve pas dans la gloire ni dans la fortune, les deux peuvent ouvrir certaines portes mais en ferment d’autres. Mais si vous êtes partant pour vous ralentir un peu et pour créer un peu d’espace en vous, alors vous pourrez peut-être ressentir cette joie, là où vous vous trouvez.

Et ne serait-ce pas dommage d’avoir une vie merveilleuse et de ne pas s’en rendre compte ?

 

Avec tout mon amour,

Michael

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