Quelle est la différence entre un objectif et un miracle ? 2ème partie

La semaine dernière, j’ai commencé une conversation au sujet de la relation essentiel entre les objectifs et les miracles – entre ce qui peut être amené à fruition à travers nos efforts personnels et nos intentions, et ce qui arrive au-delà du cadre de l’intervention humaine. Ceci est un sujet qui a été discuté et exploré depuis les débuts de la philosophie, même dans les premières lignes du livre que je considère être un des premiers livres du « développement du soi » jamais publié, le classique du 2ème siècle, L’Enchiridion d’Epictète :

Il y a des choses qui dépendent de nous et il y a en a qui ne dépendent pas de nous. Ce qui dépend de nous, ce sont nos pensées, nos résolutions, les mouvements par lesquels notre volonté se porte vers un objet ou s’en détourne : en un mot tout ce qui est notre œuvre. Ce qui ne dépend pas de nous, c’est notre corps, c’est la richesse, c’est l’opinion d’autrui, c’est le pouvoir : en un mot tout ce qui n’est pas notre œuvre.

Les choses qui dépendent de nous sont libres par essence ; elles ne peuvent être ni empêchées, ni contrariées ; celles qui ne dépendent pas de nous sont faibles, esclaves, incertaines, étrangères à nous. Souviens-toi donc de ceci : si tu crois libre ce qui de sa nature est esclave, si tu crois pouvoir disposer de ce qui dépend d’une puissance autre que la tienne, tu seras entravé, affligé, troublé ; tu te plaindras des dieux et des hommes. Si au contraire tu regardes comme tien cela seul qui est véritablement tien, comme étranger à toi ce qui est étranger à toi, nul ne pourra te contraindre ou te faire obstacle, tu ne te plaindra de personne, tu n’accusera personne, tu ne feras rien malgré toi, personne ne te lésera, tu n’auras point d’ennemi, tu ne seras obligé de te plier à rien de fâcheux.

En d’autres termes, nous les êtres humains avons vraiment du mal quand nous tentons de contrôler l’univers, mais nous nous en sortons très bien quand nous nous occupons de tout ce qui est de notre œuvre, laissant le reste au hasard apparent et/ou à l’intelligence derrière la vie. Alors pourquoi suggérerais-je même l’idée de « se fixer un miracle » dans cette conversation ? Et comment savoir ce qui est dans notre pouvoir (les objectifs) et ce qui est au-delà de notre pouvoir (les miracles) ?

Regardons ces questions chacune à son tour :

  1. Si un miracle implique des choses qui sont au-delà de notre pouvoir et contrôle, à quoi ça sert de demander un miracle ?

Auparavant, je démarrais grand nombre de mes sessions de coaching en demandant à mes clients s’ils était ouverts à l’idée qu’un miracle puisse se produire. Ce que je voulais dire par là c’était :

Est-ce que vous êtes ouvert à être surpris et enchanté par ce qui peut arriver à partir du moment où vous arrêtez de présumer tout savoir sur vos limitations et arrêter de limiter le potentiel créatif infini de la vie ? »

Alors la raison pour laquelle j’encourage les gens à se fixer des objectifs et à demander des miracles, c’est que généralement parlant, il y a tellement plus de possibilités dans la vie de ce que l’on peut imaginer à travers nos perceptions limitées et ressources personnelles. Là, où nous avons des problèmes, c’est quand on abandonne ce qui est de notre œuvre et tentons de prendre le contrôle de ce qui ne l’est pas.

Par exemple, les gens viennent souvent me voir en disant qu’ils veulent écrire un livre, comme si il devait y avoir une formule magique que l’on doit prononcer, ou un interrupteur interne sur lequel on doit appuyer avant qu’ils puissent y arriver. La vérité simple c’est que, si vous vous asseyez et vous écrivez pendant à peu près une demi-heure par jour, vous allez finir avec entre 2500 et 5000 mots sur la page à la fin d’une semaine. En trois mois, ça fait entre 30 000 et 60 000 mots – la longueur moyenne d’un livre. Il ne sera peut-être pas très bien, et vous aurez peut-être beaucoup à réécrire afin d’avoir quelque chose que les gens auraient envie de lire (mon premier livre publié est passé par une réécriture de treize fois avant que Hay House l’a sorti), mais que vous écrivez un livre ou non, ça c’est de votre œuvre.

Par contre, d’autres personnes viennent me voir en disant qu’ils veulent qu’un être-aimé change d’une manière ou d’une autre – ils veulent qu’un enfant adulte se trouve un travail, ou que leur époux/épouse arrête de boire ou d’être abusif, ou qu’un ami arrête un comportement auto-nuisible. Toutes ces choses sont possibles – mais elles ne sont pas dans notre domaine de contrôle, nous ne pouvons pas créer nous-mêmes ces nouvelles situations. Et quand nous agissons comme si c’était de notre œuvre, nous courons le risque de se rendre (et à rendre ceux qu’on aime) un peu malade.

Regardons la deuxième question …

  1. Comment pouvons-nous savoir ce qui est de notre pouvoir personnel à créer (objectifs) et ce qui est au-delà de notre pouvoir personnel à créer (miracles) ?

Le philosophe, Reinhold Niebhur, a adressé cette question dans ce qui est devenu la célèbre « Prière de la Sérénité » :

« Mon Dieu, donne-nous le courage de changer les choses qui doivent être changées, la sérénité d’accepter ce qui ne puisse pas être aidé, et la sagesse d’en connaître la différence »

En d’autres termes, si le secret à la fois d’une vie heureuse et une vie réussie c’est de faire ce qui est de notre œuvre et de laisser le reste aux dieux (ou à Dieu, ou à la vie, ou à un Esprit universel), la chose la plus importante dont nous avons besoin, c’est la sagesse. Heureusement, la source de sagesse est déjà à l’intérieur de nous et disponible à tout moment.

Voici comment je l’ai expliqué dans The Inside-Out Revolution, dans le chapitre, « Une Formule pour des Miracles » :

Etape un :

Nous regardons dans la direction de ce qui est vrai dans la vie au lieu de chercher le mensonge le plus utile.

Etape deux :

Plus nous voyons la vérité, plus nous avons des pensées nouvelles et une rivière de prises de conscience en découle.

Etape trois :

Quand une prise de conscience est suffisamment profonde, son impact transforme notre vie. Rien ne change à l’extérieur, mais tout est différent à l’intérieur. Nous bénéficions d’un saut à la verticale dans notre niveau de conscience et nous gagnons une nouvelle perspective sur notre ancienne manière de vivre dans le monde … Nous renonçons à l’apparente sécurité de ce qui est connu pour se donner à la recherche de ce qui est encore inconnu – le champ de possibilité pure – l’espace où arrivent les miracles.

En discutant de ceci récemment avec mon ami, Robert Holden, il a dit que les miracles impliquent un changement dans la perception, pas tant un changement d’un point de vue à un autre provenant d’un sens limité de soi, ce que nous pouvons appeler la personnalité ou « l’esprit personnel », mais un changement vers un sens de soi plus large – notre nature spirituelle d’essence, ou l’« Esprit universel ». Chaque fois que nous nous réorientons vers la source de création et nous nous éloignons de ces effets, nous faisons l’expérience d’un miracle – la prise de conscience fraîche sur la nature de l’expérience humaine, la libération de notre pensée personnelle sèche, et très souvent, des nouvelles opportunités de créer ce que nous voulons voir dans le monde de forme.

Si je devais tenter de traduire et résumer toute cette philosophie dans le langage des « objectifs et miracles », je le dirais comme ceci :

Prière de la Création

Que nous soyons bénis du courage de créer ce qui est à nous de créer,

La sérénité d’accepter à la fois des miracles et le déroulement naturel de la vie,

Et la sagesse et la prise de conscience d’en connaître la différence.

 

Avec tout mon amour,

Michael

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